Chroniques

FAMILIA – Francesco Costabile
Dans son deuxième long-métrage, le réalisateur italien suit le parcours d’une famille qui tente de se défaire de l’emprise d’un père violent. Un scénario subtil, porté par un quatuor d’acteurs intense.

LA CHAMBRE DE MARIANA – Emmanuel Finkiel
Après le tragique et onirique La Douleur, Emmanuel Finkiel retrouve Mélanie Thierry pour une autre adaptation : La Chambre de Mariana d’Aharon Appelfeld, l’histoire d’un petit garçon caché dans la chambre d’une prostituée durant la Shoah. Un huis clos inventif où brillent les deux interprètes principaux.

VOYAGE AVEC MON PÈRE – Julia von Heinz
Un an après le décès de sa mère, Ruth (Lena Dunham), une journaliste new-yorkaise, décide de remonter le fil du passé familial en partant en Pologne, pays d’origine de ses deux parents. Rescapé d’Auschwitz, son père Edek (Stephen Fry) l’accompagne. Entre road trip, mélo et comédie, le film échoue, tant à faire rire qu’à émouvoir.

LA JEUNE FEMME A L’AIGUILLE - MAGNUS VON HORN
Diffusé le premier jour du Festival de Cannes, le film de von Horn a réussi l’exploit d’être le film le plus détestable de la Compétition, la faute à un misérabilisme poseur et creux.

MIKADO – Baya Kasmi
Dans son troisième long-métrage, la réalisatrice de Youssef Salem a du succès imagine l’improbable rencontre d’un couple de marginaux avec un prof père célibataire. Et célèbre, avec une émotion douce et une mise en scène lumineuse, les écorchés qui ne se remettent jamais de leurs traumas.

SEBASTIAN – Mikko Mäkelä
Après Entre les roseaux, le réalisateur finlandais Mikko Mäkelä continue son exploration du désir au masculin dans Sebastian. Il y raconte l’histoire d’un jeune écrivain devenu escort pour donner matière à son premier roman. Un scénario qui ne se démarque pas par son originalité, mais par sa subtilité, portée par la performance de ses acteurs.

DEUX SOEURS – Mike Leigh
Grand cinéaste du quotidien, le minimaliste Mike Leigh brille dans cette nouvelle chronique familiale complexe et douloureuse, où il retrouve la formidable Marianne Jean-Baptiste.

CASSANDRE – Hélène Merlin
Pour son premier long-métrage, Hélène Merlin livre un récit d’une puissance rare. En s’inspirant de son vécu, elle raconte l’histoire d’une jeune fille qui prend conscience du climat incestuel qui ronge sa famille avant d’en faire les frais. Touchante, l’actrice principale Billie Blain s’impose comme l’une des nouvelles figures du cinéma d’auteur français.

WET MONDAY - Justyna Mytnik
Dans son premier long-métrage, la réalisatrice polonaise suit la reconstruction d’une jeune fille après une agression sexuelle et use avec parcimonie du fantastique pour dépeindre avec justesse l’amnésie traumatique.

LE GARÇON – Zabou Breitman et Florent Vassault
À partir de photos de famille trouvées dans une brocante, les deux cinéastes se muent en enquêteurs. L’un use du documentaire pour retracer ce qu’a été la vie de ces personnes et l’autre de la fiction pour imaginer ce que l’on ne saura jamais. Un récit touchant et passionnant, malgré quelques redondances.

BLANCHE NEIGE - Marc Webb
Dernière princesse en date à recevoir le traitement live action de la part de la maison Disney, Blanche-Neige fait pâle figure dans une adaptation si lisse et sirupeuse qu’elle en devient instantanément oubliable.

BLACK BOX DIARIES - Shiori Itō
Le 29 mai 2017, la journaliste Shiori Itō fait appel après le classement sans suite de son affaire. Face à toute la presse japonaise, elle révèle avoir été victime de viol sous soumission chimique en 2015. En résulte un récit d’investigation fort et glaçant, exposant aux yeux de tous l’engrenage de la violence systémique patriarcale.

THE LAST SHOWGIRL - Gia Coppola
Après Palo Alto dans son premier film éponyme et Hollywood dans Mainstream, Gia Coppola investit un nouvel espace de l’Ouest états-unien pour déceler, derrière le vernis du « rêve américain », les failles d’un monde en carton-pâte et de celleux qui l’habitent. Malgré la volonté de voir au-delà des paillettes, la réalisatrice reste à la surface du portrait de son héroïne.

LA CONVOCATION - Halfdan Ullmann Tøndel
Dans une salle de classe, deux familles s’opposent à la suite d’une grave altercation entre leurs jeunes enfants. Malgré une mise en scène en huis clos premièrement convaincante – ayant d’ailleurs été couronnée de la Caméra d’or 2024 – La Convocation se perd dans son scénario et rate son sujet.
ON IRA - Enya Baroux
Parler de la fin de vie par la comédie ? Voilà un pari un brin osé mais joliment réussi pour Enya Baroux, qui pour son premier long-métrage entraîne en road trip un formidable quatuor d’acteurs. Une odyssée familiale jamais tire-larmes malgré son sujet et à l’humour piquant.

WHEN THE LIGHT BREAKS -Rúnar Rúnarsson
Présenté en ouverture de la sélection Un certain regard au Festival de Cannes, ce film islandais explore avec délicatesse la question du deuil. Et en profite pour jeter un regard moderne et pertinent sur les relations entre les femmes.

DIS MOI JUSTE QUE TU M’AIMES - Anne Le Ny
Malgré une esthétique peu soignée, Dis-moi juste que tu m’aimes monte en gamme grâce à son scénario. Voyant au-delà de l’histoire d’adultère qui vire au fait divers, Anne Le Ny propose une représentation plutôt convaincante de la relation entre un pervers manipulateur et sa victime.

SEPTEMBER & JULY - Ariane Labed
Après le court métrage Olla, Ariane Labed affirme son style expressif et maîtrisé et joue avec les frontières de l’étrange, au cœur de l’intimité d’une relation fusionnelle entre sœurs.

PRIMA LA VITA - Francesca Comencini
Francesca Comencini plonge dans ses souvenirs pour évoquer la relation avec père, l’illustre cinéaste italien Luigi Comencini, dans un film émouvant doublé d’un hommage au cinéma.

L’ATTACHEMENT – Carine Tardieu
Avec son cinquième long-métrage, Carine Tardieu continue son exploration fine des liens affectifs. Elle raconte l’histoire d’une libraire farouchement indépendante qui se retrouve – plus ou moins malgré elle – à partager le quotidien familial de son voisin de palier après le décès de sa femme.