Chroniques
Cannes 2025 - L’ENGLOUTIE - Louise Hémon
Le premier long-métrage de Louise Hémon, présenté à la Quinzaine des cinéastes, présente une lecture mystérieuse, bien que convenue, sur la naissance du désir féminin au creux des montagnes.
TRANSMITZVAH - Daniel Burman
Une comédie dramatique pop et touchante sous la forme d’une quête identitaire d’une célèbre chanteuse trans de retour en Argentine pour célébrer sa « trans-mitzvah ».
LES ARÈNES – Camille Perton
Film sur le football sans football, oscillant entre thriller, film noir et chronique sociale, ce premier long-métrage révèle les talents de mise en scène et de direction d’acteurs d’une jeune réalisatrice.
INGEBORG BACHMANN – Margarethe von Trotta
Après ses biopics sur Rosa Luxemburg et Hannah Arendt, Margarethe von Trotta, met en scène une autre figure féminine : la poétesse Ingeborg Bachmann, dont elle raconte les années de vie tourmentées avec l’écrivain Max Frisch. Un film à l’esthétique impeccable mais dont le scénario reste obscur pour ceux qui ne connaissent pas l’œuvre de l’autrice.
THUNDERBOLTS*– Jake Schreier
Trente-sixième film du Marvel Cinematic Universe (MCU), dernier opus de la phase 5 (2023-2025), Thunderbolts* suit la création d’un groupe d’anti-héros aux prises avec la noirceur du réel mais surtout leurs démons intérieurs. Emmené par la talentueuse Florence Pugh, ce Marvel dépressif, à taille humaine, fait mouche.
LES INDOMPTÉS – Daniel Minahan
Surfant sur la vague de popularité de ses acteurs (Jacob Elordi, Daisy Edgar-Jones, Will Poulter) et sur la promesse d’une romance aussi érotique que houleuse, le triangle amoureux des Indomptés se retrouve malheureusement noyé entre des pistes scénaristiques inabouties et une flopée de clichés.
TU NE MENTIRAS POINT – Tim Mielants
Adapté du roman Small Things Like These de Claire Keegan, le nouveau film de Tim Mielants exhume un scandale qui a fait trembler l’Irlande : celui des couvents de la Madeleine, une institution catholique qui infligeait des traitements tortionnaires aux femmes « perdues » enfermées derrière ses murs. Un scénario sensible porté par un Cillian Murphy magnétique.
FAMILIA – Francesco Costabile
Dans son deuxième long-métrage, le réalisateur italien suit le parcours d’une famille qui tente de se défaire de l’emprise d’un père violent. Un scénario subtil, porté par un quatuor d’acteurs intense.
LA CHAMBRE DE MARIANA – Emmanuel Finkiel
Après le tragique et onirique La Douleur, Emmanuel Finkiel retrouve Mélanie Thierry pour une autre adaptation : La Chambre de Mariana d’Aharon Appelfeld, l’histoire d’un petit garçon caché dans la chambre d’une prostituée durant la Shoah. Un huis clos inventif où brillent les deux interprètes principaux.
VOYAGE AVEC MON PÈRE – Julia von Heinz
Un an après le décès de sa mère, Ruth (Lena Dunham), une journaliste new-yorkaise, décide de remonter le fil du passé familial en partant en Pologne, pays d’origine de ses deux parents. Rescapé d’Auschwitz, son père Edek (Stephen Fry) l’accompagne. Entre road trip, mélo et comédie, le film échoue, tant à faire rire qu’à émouvoir.
LA JEUNE FEMME A L’AIGUILLE - MAGNUS VON HORN
Diffusé le premier jour du Festival de Cannes, le film de von Horn a réussi l’exploit d’être le film le plus détestable de la Compétition, la faute à un misérabilisme poseur et creux.
MIKADO – Baya Kasmi
Dans son troisième long-métrage, la réalisatrice de Youssef Salem a du succès imagine l’improbable rencontre d’un couple de marginaux avec un prof père célibataire. Et célèbre, avec une émotion douce et une mise en scène lumineuse, les écorchés qui ne se remettent jamais de leurs traumas.
SEBASTIAN – Mikko Mäkelä
Après Entre les roseaux, le réalisateur finlandais Mikko Mäkelä continue son exploration du désir au masculin dans Sebastian. Il y raconte l’histoire d’un jeune écrivain devenu escort pour donner matière à son premier roman. Un scénario qui ne se démarque pas par son originalité, mais par sa subtilité, portée par la performance de ses acteurs.
DEUX SOEURS – Mike Leigh
Grand cinéaste du quotidien, le minimaliste Mike Leigh brille dans cette nouvelle chronique familiale complexe et douloureuse, où il retrouve la formidable Marianne Jean-Baptiste.
CASSANDRE – Hélène Merlin
Pour son premier long-métrage, Hélène Merlin livre un récit d’une puissance rare. En s’inspirant de son vécu, elle raconte l’histoire d’une jeune fille qui prend conscience du climat incestuel qui ronge sa famille avant d’en faire les frais. Touchante, l’actrice principale Billie Blain s’impose comme l’une des nouvelles figures du cinéma d’auteur français.
WET MONDAY - Justyna Mytnik
Dans son premier long-métrage, la réalisatrice polonaise suit la reconstruction d’une jeune fille après une agression sexuelle et use avec parcimonie du fantastique pour dépeindre avec justesse l’amnésie traumatique.
LE GARÇON – Zabou Breitman et Florent Vassault
À partir de photos de famille trouvées dans une brocante, les deux cinéastes se muent en enquêteurs. L’un use du documentaire pour retracer ce qu’a été la vie de ces personnes et l’autre de la fiction pour imaginer ce que l’on ne saura jamais. Un récit touchant et passionnant, malgré quelques redondances.
BLANCHE NEIGE - Marc Webb
Dernière princesse en date à recevoir le traitement live action de la part de la maison Disney, Blanche-Neige fait pâle figure dans une adaptation si lisse et sirupeuse qu’elle en devient instantanément oubliable.
BLACK BOX DIARIES - Shiori Itō
Le 29 mai 2017, la journaliste Shiori Itō fait appel après le classement sans suite de son affaire. Face à toute la presse japonaise, elle révèle avoir été victime de viol sous soumission chimique en 2015. En résulte un récit d’investigation fort et glaçant, exposant aux yeux de tous l’engrenage de la violence systémique patriarcale.
THE LAST SHOWGIRL - Gia Coppola
Après Palo Alto dans son premier film éponyme et Hollywood dans Mainstream, Gia Coppola investit un nouvel espace de l’Ouest états-unien pour déceler, derrière le vernis du « rêve américain », les failles d’un monde en carton-pâte et de celleux qui l’habitent. Malgré la volonté de voir au-delà des paillettes, la réalisatrice reste à la surface du portrait de son héroïne.