Chroniques

TIME CUT - Hannah MacPherson
Pour Halloween, Netflix continue de creuser son catalogue thématique et de nous abreuver d’une nostalgie pas si lointaine – ici les années 2000 – avec un navrant slasher spatio-temporel adolescent à bout de course et surtout à court d’idées neuves.

L’AFFAIRE NEVENKA - Icíar Bollaín
En racontant l’histoire vraie de Nevenka Fernández, qui porta plainte à la fin des années 1990 pour harcèlement sexuel contre le maire de Ponferrada Ismael Álvarez, la réalisatrice Icíar Bollaín plonge avec précision dans le mécanisme d’emprise et ses ravages.

THE SUBSTANCE - Coralie Fargeat
La réalisatrice Coralie Fargeat propose une surenchère de body horror jusqu’à l’indigestion, mais ne réussit pas à camoufler un propos féministe rebattu et bien moins subversif qu’il n’y paraît.

LOUISE VIOLET - Éric Besnard
Après avoir raconté la création du premier restaurant français dans Délicieux, Éric Besnard continue son exploration de l’histoire de l’Hexagone avec Louise Violet, un long-métrage sur la mise en place de l’école laïque et obligatoire. Un film « plein de bons sentiments » (comme dirait votre grand-mère) mais qui peine à sortir des clichés dans lesquels il s’embourbe.

TÉLÉTRAVAIL DU SEXE - Carmina & Prune
Sous la direction de Carmina et Prune, des créateur·ices de contenu adulte en ligne affirment leur fierté d’exercer leur métier, dans ce documentaire qui en dévoile les coulisses. Une réappropriation nécessaire du discours sur ce milieu tant stigmatisé.

TÓTEM - Lila Avilés
Pour son second long-métrage, Tótem, la cinéaste mexicaine s’immisce au plus près de l’intimité d’une famille à travers le regard d’une petite fille, à la frontière entre la vie et la mort, avec une grande maîtrise.

ANORA - Sean Baker
La Palme d’or 2024 met à l’honneur l’humour et la plume unique de Sean Baker, qui donne vie à des personnages marginaux inoubliables. Son cinéma s’épanouit dans cette tragicomédie d’action euphorique où Mikey Madison incarne une travailleuse du sexe rayonnante qui va chercher à saisir son propre rêve de princesse.

FARIO - Lucie Prost
Le long-métrage de Lucie Prost est un premier film bourré de charme et étrange, mélange détonnant entre plusieurs genres, film de deuil virant au fantastique et portrait d’une jeunesse engagée mais paumée.

NORAH - Tawfik Alzaidi
Dans ce premier long-métrage réalisé dans l’époustouflante oasis d’Al-Ula dans la région de Médine en Arabie Saoudite, le cinéaste saoudien Tawfik Alzaidi dresse un portrait de la société saoudienne ultra-conservatrice des années 1990 et raconte avec délicatesse et lyrisme la quête de liberté de Norah.

CULTE - Matthieu Rumani et Nicolas Slomka
Revenant sur la production de Loft Story menée par une bande de jeunes loups persuadés – à juste titre – de révolutionner le divertissement, la série Culte convainc par son double portrait féminin. Isabelle de Rochechouart, la productrice. Loana, la candidate. Deux personnages miroirs enfermés dans l'œil du cyclone médiatique et misogyne, mais dont la différence de traitement fictionnel interroge.

LE ROBOT SAUVAGE - Chris Sanders
Adapté du roman illustré de Peter Brown, Le Robot sauvage est un conte universel malin et poétique – doté d’une identité visuelle empruntée à la peinture impressionniste – sur la découverte de soi et l’acceptation du deuil, faisant de son héroïne robot une figure maternelle inattendue.

L’AMOUR OUF - Gilles Lellouche
Le second film de Gilles Lellouche, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, raconte l’histoire passionnée, sur plusieurs années, d’une jeune fille et d’un petit voyou. Outre une mise en scène saturée d’effets aussi rutilants qu’inutiles, le cinéaste propose une vision de l’amour au mieux ringarde, au pire toxique.

LA NOIRE DE… - Ousmane Sembène
Prix Jean-Vigo 1966 et premier long-métrage du réalisateur et auteur sénégalais Ousmane Sembène, La Noire de… ressort en salles. Il signe la naissance d'un grand cinéaste, celle à l’écran de Mbissine Thérèse Diop, première grande actrice des cinémas du continent africain. Plus de cinquante ans après sa sortie originelle, la portée politique du film demeure intacte et désespérément actuelle.

Cannes 2024 : NIKI - Céline Sallette
Pour son premier essai derrière la caméra, Céline Sallette relève avec beaucoup de sensibilité le défi du biopic en s’intéressant aux débuts de Niki de Saint Phalle. Une œuvre surprenante qui place le geste artistique comme élan vital, portée par une Charlotte Le Bon habitée.

MOTHER LAND - Alexandre Aja
Pour son septième long-métrage sur le sol américain, Alexandre Aja continue d’alimenter ce qui a fait le sel de son cinéma. Il poursuit une exploration de la peur dans le film de genre et creuse la mythologie d’une Amérique rurale, sans éviter l’écueil de la figure de la mère pécheresse.

ALL WE IMAGINE AS LIGHT - Payal Kapadia
Premier film indien sélectionné en compétition officielle à Cannes depuis trente ans et récipiendaire du Grand Prix du jury au Festival 2024, All we imagine as light est un conte contemporain d’une force rare à la sensualité mélancolique.

THE OUTRUN - Nora Fingscheidt
Portrait d’un mental en friche, le film de Nora Fingscheidt émerveille autant qu’il sensibilise, et donne l’occasion à Saoirse Ronan de prouver une fois encore son immense talent.

I SAW THE TV GLOW - Jane Schoenbrun
Élégie atmosphérique d'une époque marquée par les signaux brillants du tube cathodique et des séries à cliffhanger, I Saw the TV Glow offre également une allégorie sombre de la transidentité, qui se sent parfois très proche de la culture d'évasion prônée par le capitalisme tardif…

Étrange Festival 2024 : Veni Vidi Vici et The Devil’s Bath
Pour clore cette édition de l’Étrange Festival, on vous emmène en Autriche, à travers deux époques différentes et deux études de mœurs engagées produites par Ulrich Seidl : Veni Vidi Vici et The Devil’s Bath.

JE, TU, IL, ELLE - Chantal Akerman
Si Chantal Akerman est principalement connue pour son chef-d'œuvre Jeanne Dielman, la rétrospective qui lui est consacrée est l’occasion de (re)découvrir ses autres films, et notamment Je tu il elle. De l’isolement aux retrouvailles charnelles, en passant par la route qu’il faut emprunter entre les deux, le film raconte avec force et délicatesse trois moments de la vie d’une jeune femme.